LE TÉMOIN

Témoin : (sports) petit bâton que se passent les coureurs d'une même équipe dans une course de relais. Une image qui nous marque : la flamme olympique.

 

Pour suivre le voyage du Témoin : ici !


Comme un témoin de course de relais, nous faisons circuler le Témoin de « Libre circulation » entre les différents acteurs de l'université. Un étudiant passe le Témoin à une personne de l'administration, qui le passe à un enseignant-chercheur, qui le passe à un technicien, qui le passe à un autre étudiant, tout en changeant si possible, à chaque fois d'UFR.

Lorsque vous recevez le témoin, envoyez un sms au 07 62 71 10 21 (le téléphone Interim dédié au témoin). Nous vous rappellerons pour vous communiquer les informations nécessaires.

Lorsque quelqu'un est dépositaire du témoin :
- Il le garde avec lui entre 24 et 48 h pour ses activités à l'université, il l'emmène en cours, au resto U, au bureau, au labo, etc...
- Il fait, s'il le peut, quelques photos, dans différents lieux, dans différentes situations. Il peut aussi contacter Christian, le photographe attitré de l'université (prendre rendez-vous : 06 70 14 70 35).
- Il note sa position géographique au cours de la journée. A partir de ces données, l'équipe Interim réalisera une cartographie de ses déplacements dans la ville.
- Les deux témoins de relais sont reliés par une bobine. Cette bobine sert à enrouler un fil que chaque porteur attachera au bout du fil de son prédécesseur. Ce fil peut être un bout de laine, de cordelette, un lacet de chaussure, une lanière, etc... Il peut aussi servir à attacher à la bobine un petit objet, un petit mot, un petit texte qui représentera la singularité, la personnalité de tel ou tel porteur du témoin.

Les photos et les localisations sont à transmettre par email à : interim.artistes@gmail.com

Ce processus est conçu pour produire des formes, ces formes ont pour but de produire quelques aspects d'une représentation de l'université de Nantes, à l'heure de ses 50 ans.
Ces formes sont :
- le témoin lui-même : réalisé par l'IUT de Nantes à partir de vrais témoins de relais du SUAPS. L'aspect du témoin se modifiera par l'ajout des fils et objets que chacun effectuera. Par sa circulation, son vécu d'objet, il se chargera symboliquement.
- les photos : si chaque personne prend trois ou quatre photos du témoin en diverses situations et des passages de personne à personne, on obtiendra un ensemble d'images, de situations et de personnes qui auront la diversité de l'université de Nantes, nous utiliserons ces images dans les autres parties de « Libre circulation » comme la cérémonie.
- Une carte sera faite de manière à montrer comment les centres universitaires se répartissent dans la ville de Nantes, mais aussi comment se répartissent les porteurs de témoin dans la ville lorsqu’ils quittent les campus. Nous voulons montrer avec cette carte les interactions ville-université.

les deux sculptures utilisées à droite sont des œuvres de Judith Scott
les deux sculptures utilisées à droite sont des œuvres de Judith Scott

Le lancement

LA FABRICATION

Le lieu de fabrication à l'IUT

SYMBOLE

B. − ANTIQUITÉ

1. Signe, objet matériel ou formule, servant de marque de reconnaissance entre initiés. On ne peut mieux restituer à son origine le symbole (...) dont il convient de faire ici le rapprochement (...) avec ce qui désignait chez les Grecs les paroles auxquelles les initiés aux mystères de Cérès, de Cybèle, de Mithra se reconnaissaient (Lafon1963). À l'origine, en son étymologie (σ υ μ-β α ́ λ-λ ε ι ν), le symbole est un objet coupé en deux dont les parties réunies à la suite d'une quête permettent aux détenteurs de se reconnaître (Religions1984).


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En conclusion, nous retenons les différents sens du mot symbole, d'après G. Alban :

1. Sens étymologique : " Selon ses racines grecques, un symbole est un objet coupé en deux dont les parties ne peuvent être rapprochées que par ceux qui les possèdent. Le rapprochement est indiqué par sym (sun en grec) que l'on trouve dans sympathie, symphonie, syncrétisme, symptôme, etc. Plus que d'un rapprochement, il s'agit d'une fusion des éléments séparés.

Quant au terme bole, il a le sens de lancer, de jeter. Il ne semble pas avoir conservé cette acception dans le mot symbole, alors qu'il l'a gardée dans balle, parabole et balistique. Une coutume de la Grèce antique voulait que les familles se fissent des présents, et que certains de ceux-ci fussent divisés en deux. Ces moitiés étaient conservées de génération en génération. Ainsi, les deux groupes humains, propriétaires d'un même objet, se faisaient-ils un devoir d'entretenir à travers le temps des relations d'hospitalité et d'amitié. Le rapprochement des deux fragments concrétisait un raffermissement des rapports sociaux. Depuis lors, le mot symbole a été affublé de sens très différents. C'est devenu en général un graphisme qui désigne, en vertu d'une convention arbitraire, un objet ou une opération. C'est le cas des symboles mathématiques, chimiques, musicaux, routiers, etc. L'écriture, elle-même est une symbolique des idées exprimées et perçues. Le langage en est la symbolique sonore. "

(ici on rejoint l'idée de Godelier : "Il y a des choses qui ne sont ni vendables ni échangeables et que l'on doit conserver pour les transmettre" )

Mélongui, le messager du témoin

Mélongui,est beau. il y a quelque chose à jouer sur le mystère.

LA FORME

Croquis préparatoire. Deux témoins reliés par une bobine
Croquis préparatoire. Deux témoins reliés par une bobine

il faut qu'on pense à prévoir une petite fente dans laquelle on peut coincer le fil pour pas qu'il se déroule tout le temps quand les gens le trimballent - comme dans une vraie bobine de fil.

Un des deux témoins offert par l'université
Un des deux témoins offert par l'université
le plan final
le plan final

AVEC L'IUT?

 

Caroline de ONTIME est allée en rdv à l'IUT, qui est susceptible de concevoir et fabriquer le témoin. Cela se fera, bien sûr, en accord avec vous et en coordination avec ON TIME. Elle a besoin du dessin du bâton pour le montrer jeudi au BTS qui est censé le fabriquer...............ça se peut? On le fait nous en entier ou on leur laisse une partie? Moi je suis pour essayer de faire un truc avec eux mais ça va peut être être dur.

mon avis c'est qu'on se le fabrique tout seul sauf si quelqu'un va là-bas pour dire comment il faut le faire, rencontrer les gens, et tout

c'est quand même important de rencontrer, non ? si on veut leur faire faire. d'abord parce que c'est plus sympa mais surtout parce que se mettre d'accord à distance c'est pas forcément facile facile

prendre les témoins de la fac ça suffit pas pour en faire un objet qui vient de là-bas ? avec la bobine centrale de notre cru ?

Je propose que l'on soit les premiers à attacher - enrouler - débuter le témoin quand on arrive à Nantes.  
Si les étudiants de l'IUT nous le remette le soir de la présentation c fort je trouve... Ils doivent trouver une solution pour attacher les 2 témoins ensemble et c INTERIM (puis ceux qui l'ont fabriqué) qui le commencent.
Que chacun des membres d'Intérim choisisse son fil, son attache - (ceux qui veulent) mais il me semble que si on le fait faire c bien à nous de commencer. J'y ai pensé hier soir en rangeant mes affaires de couture... (cf image UNIVERSAL RESEARCH OF SUBJECTIVITY)
il suffit peut-être que l'un(e) de nous (disons V) y attache quelque chose au nom du groupe, vu qu'entre nous tous là présents ça fera pas vraiment une circulation…
je me dis ce matin : qu'une pièce centrale en bois serait dommage à cause de son opacité, qu'un matériau transparent (verre ou synthétique) serait vachement mieux pour qu'on puisse voir à travers et voir en entier les deux bâtons témoins qui sont à moitié pris dedans. je crois qu'on perd quelque chose sinon. c'est bien aussi que les bâtons seuls soient en bois, pour garder leur singularité d'objets usuels. je vote donc pour qu'on le fasse fabriquer.

Pour le bâton, ce sur quoi on est tous d'accord c'est qu'on veut des vrais relais des SUAPS ou Staps ou trucs de sport de l'unif. On peut leur en échanger deux neufs contre deux vieux qui ont bien servis.
Par ailleurs, je crois qu'une majorité se dessine en faveur du principe de la bobine, certains disent on la fait en bois, d'autres, on la fait faire à l'IUT, d'autres disent on la fait faire transparente à l'IUT avec une encoche pour coincer le fil.
Le problème c'est que perso, je vois pas trop ce qui se passe à l'IUT de design de la fac. On m'a parlé de canoés en béton, mais a part ça ils font quoi ??? ils ont des ateliers de quoi ? plastic? résine? thermomoulage? truc bizarres?

La fabrication du témoin par un prof de l'IUT (Ça ne peut plus se faire avec un groupe d'étudiants, c'est trop tard). Laurent H trouve incontournable que le témoin soit fabriqué à l'IUT, même s'il s'agit d'une réplique d'un témoin de sport.( Il faut que la réalisation soit simple, sans besoin de faire de moule, par ex)

on veut plutôt les vrais témoins, pas des répliques, non ? est-ce que LH a son mot à dire sur tout ? (pour moi : non. par exemple il ne peut pas dire comment doit être le témoin).

Le témoin ne DOIT pas être fabriqué par l'IUT. D'ailleurs je trouve ça plutôt anecdotique si on le fait, c'est plus pour faire du contact que pour l'art (pour ma part, je ne trouve pas que ça le charge spécialement).

A l'IUT, Ils ont un atelier de tuerie. Plein de robots qui fraisent, taillent, coupent, polissent (tout en aspirant leur crasses) plient les toles, découpent les toles, sculptent en 3D d'après des logiciels, etc...
Ils savent tout faire en métal, tout faire en matériaux composites (résines etc...).

J'ai précisé que la collaboration de l'IUT était symbolique, qu'on pouvait le faire en bois, mais que si ils voulaient le faire pour "en être" on était ok. Ils étaient d'accord donc on a DECIDé DE FAIRE LA BOBINE A L'IUT.

Elle va être transparente.

Il y a trois options :

- bobinage de fils de résine autour d'un axe, rendu filandreux avec aspérités et à peine translucides.

- Usinage dans du plastique transparent comme fait au tour à bois puis polissage.

- Coulage en résine sous pression pour enlever les bulles.

Le plus simple semble être la dernière option (coulage).

On aura les témoins à la rentrée dans une semaine, j'ai demandé deux pareils bien patinés.

Plans pour l'IUT, La 3 version trognon de pomme sera élue
Plans pour l'IUT, La 3 version trognon de pomme sera élue
Discussion sur le sens des "bouts rouges"
Discussion sur le sens des "bouts rouges"

Recherche et Photomontages

- J'aime bien marqueterie parceque c'est du TEMPS artisanalement et que cela reste ABSTRAIT - j'aime bien le scoubidou parce que ça donne l'idée de faire un bâton MOU en hommage aux science molle (un bâton de noeud par exemple)

- Du bâton en terre et du bâton torsade je crois que l'on peut garder cette ID de SYMÉTRIE DU BÂTON - j'aime bien le bâton verre parce que 1 il y a une POIGNEE et parceque il y a une ampoule- les eprouvettes c'est juste nul.

 

Le souffle :

Ce matin je pensais juste que pour charger le baton symboliquement, le souffle pouvait être une piste. Le faire traverser par des souffles (et faire un son enregistré qui fera une musique pourquoi pas) ou conserver les souffles (Ramona revoilà le gonflable) ou dans des capsules de verre faites par le souffleur, j'aimais bien l'idée d'un baton fragile - l'image que j'ai quand je dis ça c'est que le bâton est constitué de capsules, qu'on remplit avec le souffle et qu'on ferme avec un bouchon bricolé différent à chaque fois, dans ma tête c'est très bo comme une flute de cristal...

Cela me rapelle le grigri-thérapeute de l'hopital d'Armentière (sic - c'est un ethnopsychiatre) qui faisait parler des gens dans un grigri, tous seuls dans leur coin, avant de le fermer et de le mettre qqpart, il contient des paroles.


L'évolution de la forme

le bâton ne doit pas être beau mais vivant. Et c'est parce qu'il passera de main, en main qu'il changera de forme.

Tu dis, qu'à force de manipulation ca va être moche. Justement on en sais rien - souvent les objets bcp manipulés deviennent patinés et beaux. Tu es la première à les aimer...

Tu dis que t'aime plus le mystère que l'évidence. Si chacun est libre d'inventer comment accrocher quelquechose à un objet (un lacet de sa chaussure de sport, une lanière de sac à main, une clé usb contenant des photos accrochée par un anneau... et que tout cela se recouvre c + mystérieux qu'un objet verrouillé dans sa conception (les mêmes boites qui s'empilent... ça peut faire un peu Ikéa...:)

En parlant du projet bâton à un ami, il m'a dit : faudrait presque faire un vote pour définir sa forme. J'ai forcément pensé aux votes de Julien mais la mise en oeuvre me semble très complexe... Que Julien propose cette forme me semble cohérent. Je lui fait confiance. Aussi parce que je sais qu'étant à Nantes, je lâcherais pas le bâton dans la nature. J'en prendrais soin en rencontrant les gens, vivant un cour de math à leur côté :), leur proposant mon aide pour accrocher l'objet (si besoin), et rapportant au groupe les truculentes aventures de cet objet qui changera de forme au fur et à mesure...

Est-ce qu'on pense encore à l'idée que le témoin vit un petit peu avec son détenteur? je trouve cette idée vraiment bien : il ne fait pas que passer d'une personne à l'autre.

de là où je suis
en fait ce que je vois spontanément
moi c'est un bâton,
un bout de bois
ramassé là
où vous serez
et sur lequel se greffent rubans
universal research of subjectivity
et au bout tous les micros objets symboles
jusqu'à fabriquer un instrument de musique
dont le son évolue au fil des greffes
et de son accroissement

 

 

LES BÂTONS

Au commencement déjà il y avait : des bâtons de cérémonie que veut fabriquer julien, le bâton de passation de parole pour dire les poèmes vernaculaires, le piquet de till pour faire ses mesures, le témoin qu'on se passe lors du relais...


La collection de cannes de mon beau père

 

Je me souviens des photos de Séverine qui tient les batons rayés colorés de Cadere dans les musées et à Venise pour les rendre plus vivants


LES BÂTONS DES LINGUISTES

Les linguistes, ou Okyeame, servent d'intermédiaires entre les chefs et ceux venus leur adresser une requête. Ils transcrivent les paroles des deux interlocuteurs dans un langage très poétique et la réputation d'un chef dépend souvent de leur éloquence. L'asantehene a treize porte-parole confirmés et trois débutants. La plupart des chefs suprêmes en ont entre quatre et huit. Les linguistes sont munis de bâtons symbolisant leur pouvoir, les okeyame poma, dont le fleuron en or sculpté évoque des proverbes. Trésors de sagesse traditionnelle, ces proverbes ont une fonction édifiante.

Toutes sortes de "bâtons"

 

D'ailleurs :

Quand tu va voir ta maîtresse tu laisse le « bâton » au bureau

Arrête de me mettre des « bâtons » dans les roues

Conversation à « bâtons » rompus

Mener une vie de « bâton » de chaise

La carotte ou le « bâton » ?

 

 

 

LA CHARGE

Le terme "investi" à la place du terme "chargé"?

CHOSES UNIVERSELLES

Il me semble que les exemples de "choses" qu'on remarque universellement ne manquent pas :
par exemple j'ai trouvé des images "d'arbres à loques" du nord de la france et des "rag tree" irlandais sur des blog de gens X car ça les touche, ils le remarquent même sans croyance et limite ils trouvent cela beau. Pourquoi?
Cela m'a rapelé les Ovoo vus en mongolie (ceux que j'ai vu ressemblent plus à des poubelles puisque les mongols y déposent bouteilles vides et papier d'emballage sous les cailloux du talus)...

C'est quand même drôle d'accrocher des casseroles dans un arbre quand une fille est à marier en Roumanie ou de symboliser l'amour par un cadenas un peu partout dans le monde.

C'est sûr aussi que c'est à la mode un peu partout dans le monde mais les deux cas ne me dérangent pas plus que ça parce que bizarrement ça parle aux gens qui soudainement alors participent
l'appel à participation c'est toujours terrible et fatiguant mais quand la mayonnaise prend, elle peut être tres bonne et accompagne tous les mets...

En Alsace (j'ai vu ça au musée alsacien) dans les temps très lointains on posait des personnages en bois (figurines qui ressemblent à des statuettes africaines) sur les portes des maisons pour chasser le mauvais sort. Je pense aux écussons à poser (par exemple) sur les portes des salles de cours...
Je crois très fort à des conneries
Quand je jette un regard sur l'heure et qu'il est 11h11 ma journée se déroule parfaitement bien. Je suis en connexion avec l'univers. 13h13 et 14h14 marchent aussi très bien.
Quand je porte des vêtements donnés par des amis - ils me protègent
Quand j'ai un marron dans la poche j'ai la force de l'arbre entre les phalanges - cela me permet de me calmer (surtout quand je parle en public)

PLUS VALUE SYMBOLIQUE

Si les holy toast ci dessus n'en sont pas, les chaussettes de Mickaël Jackson et le dernier livre lu par Kennedy si !

La valeur symbolique c'est important : pourquoi l'affiche déchirée vaut que dalle, que marouflée sur toile ça peut valoir 60 euros à cause du travail de marouflage et que signé par Heins ou Villeglé ça vaut 60000.

 

PLUS VALUE OPTIMALE

Je me disais qu'échanger des choses qui ne coutent presque rien et qui rapportent beaucoup serait bien. Quoi par exemple, c'est aux étudiants de chercher. Atelier "plus value optimale". Par exemple des idées, des conseils, des bisous peut être enfin j'en sais rien mais à mon avis ya de quoi être créatifs. Ils doivent déjà avoir plein d'exemples à mon avis.

 

VALEUR D'EXISTENCE

L'autre jour à la radio un type parlait de la valeur d'existence (d'une foret en l'occurrence) en plus de la valeur d'échange ou d'usage.

 

VALEUR DES CHOSES

Il y a aussi les choses qu'on ne doit ni donner ni échanger, mais les garder pour les transmettre qui sont souvent des objets symboliques ou des insignes - hérités et à transmettre.

le monde en petits objets
le monde en petits objets

LE LIANT : exemple 1 : la boîte à couture : "UNIVERSAL RESEARCH OF SUBJECTIVITY"

"tout le monde sait que l'artiste tient à la fois du savant et du bricoleur : avec des moyens artisanaux, il confectionne un objet matériel qui est en même temps un objet de connaissance" claude levi strauss dans la pensée sauvage


L'ODRADEK, cet objet mystérieux dans une histoire de Kafka -

voici le récit en question :

 

Le souci du père de famille / Franz Kafka

 

Les uns disent que le mot Odradek vient du slave, et c’est pour cette raison qu’ils cherchent à établir la formation du mot. D’autres en revanche croient que ce mot vient de l’allemand, qu’il n’est qu’influencé par le slave. Mais en vérité le caractère incertain des deux explications permet de conclure à juste titre qu’aucune n’est exacte, d’autant plus qu’aucune d’entre elles ne permet de trouver un sens au mot.

 


Naturellement, personne ne se consacrerait à de telles études s’il n’existait pas vraiment un être qui s’appelât Odradek. On dirait d’abord une bobine de fil plate en forme d’étoile, c’est un fait qu’il semble être vraiment couvert de fils, même si en vérité il ne peut s’agir que de bouts de fil de différentes sortes et couleurs, bouts de fil déchirés, anciens, noués ensemble mais aussi entremêlés. Cependant, ce n’est pas qu’une bobine, car du milieu de l’étoile ressort une tige transversale, et à cette tige se joint une autre dans l’angle droit. C’est au moyen de cette dernière tige et de l’une des pointes de l’étoile que l’ensemble se tient debout comme s’il était sur deux jambes.


 

On serait tenté de croire que cette figure a eu jadis quelque forme fonctionnelle et qu’elle est à présent cassée. Mais cela ne semble pas être le cas ; du moins il n’y a aucun indice de cela ; on ne voit nulle part de pièces ajoutées ou de signes de fracture qui indiqueraient quelque chose de semblable ; l’ensemble a bien l’air inutile, mais il est achevé à sa manière. Du reste, on ne peut rien dire de plus à ce sujet, car Odradek est extraordinairement mobile et insaisissable.

 


Il se tient tour à tour au grenier, dans les escaliers, dans les couloirs, dans l’entrée. Il arrive qu’on ne le voie pas pendant des mois ; c’est qu’il est passé dans d’autres maisons ; cependant, il finit toujours par revenir dans notre maison. Parfois, lorsqu’on passe la porte et qu’il est se tient en bas contre la rampe d’escalier, on a envie de lui parler. Bien sûr, on ne lui pose pas de questions difficiles, mais, ne serait-ce qu’en raison de sa petite taille, on le traite comme un enfant. « Comment t’appelles-tu ? », lui demande-t-on. « Odradek », dit-il. « Et où habites-tu ? » « Sans domicile fixe », dit-il en riant, mais ce n’est qu’un rire comme on peut en produire sans poumons. Cela fait un peu comme le bruissement des feuilles mortes. La plupart du temps, la conversation ne va pas plus loin. D’ailleurs, on n’obtient pas toujours de réponses ; bien souvent, il reste longtemps sans dire un mot, pareil au bois qu’il semble être.

 


Je lui demande en vain ce que sera son avenir. Peut-il donc mourir ? Tout ce qui meurt a eu auparavant une espèce de but, une espèce d’activité à quoi il s’est abîmé ; ce n’est pas le cas d’Odradek. Se pourrait-il qu’un jour il descende les escaliers en gargouillant et traînant derrière lui des fils de bobine jusqu’aux pieds de mes enfants et des enfants de mes enfants ? Il est vrai qu’il ne fait visiblement de mal à personne, mais la pensée qu’il pourrait en plus me survivre m’est presque douloureuse.

 

voici une page en anglais qui raconte les spéculations philosophique qu'a engendrées cette histoire : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Cares_of_a_Family_Man

 

 

 

 

LES RÈGLES

Un relais
Un relais

POURQUOI LE TÉMOIN NE CIRCULERA PAS DE MANIÈRE NON PROGRAMMÉE

hier soir (nuit) je me disais que je voyais pas en quoi c'était mieux que le témoin circule de manière non programmée (en laissant les gens faire comme ils veulent), pour moi c'est une utopie de ce qu'on imagine que l'art peut alors qu'en fait l'art ne peut pas faire ça : réinventer une communauté contre son gré.
Je crois que c'est pas le travail de l'art que de prouver qu'il y a circulation. moi c'est des choses que je rencontre souvent dans ma pratique, des commanditaires qui veulent que ouais, ça circule, regarde comment on est unis, liés, tout ça, nous, les humains. bon, moi je refuse systématiquement de jouer ce jeu là. j'ai pas envie de me situer là où ils en ont envie : à savoir démontrer, prouver qu'il y a non-cloisonnement entre les différents ufr, groupes, etc. Ce qui n'est à mon avis pas le cas, en plus.

en plus : laisser les gens faire comme ils veulent, ça ressemblera à un truc du genre : tiens, j'ai ce baton. ah, tiens, quelqu'un que je connais passe à côté de moi. oh!, tu le veux? bon vas-y prends le moi j'en ai marre : plus de rituel, plus d'importance donnée à la chose ni à l'événement. faut quand même qu'on se rende compte que c'est pas forcément facile de participer et d'y croire. c'est si grand, comme territoire, qu'il faut qu'on donne pas trop de mou.

3. organiser un ordre de passation, pour moi c'est donner de la force à l'ensemble de la circulation, la ritualiser au niveau global. par exemple prendre tous les gens qui sont inscrits et faire circuler selon un cercle nord -> est -> sud -> ouest. on peut même faire circuler autre chose dans le sens inverse (ce qui est échangé contre le baton, par exemple, si on revient à cette idée). bref : on organise le truc et on ne prouve rien : on invente un symbole qui parlera d'une manière ou d'une autre à ceux qui veulent l'entendre parler. inventer cette trajectoire, ça peut aussi nous permettre de trouver la forme de la circulation lors de la cérémonie du 5 avril : rejouer en petit ce qui aura été fait en grand. comme dans les processions carolingiennes, tout est balisé, tout a un sens, le moindre détail signifie quelque chose au sein de l'ensemble.
vous voyez ce que je veux dire ?


LA COURSE D'ORIENTATION est une activité sportive de navigation avec carte et boussole qui se déroule en général dans la forêt ou plus rarement en ville. Une personne pratiquant cette activité est appelée un orienteur (orienteuse au féminin).

Au départ d'une course traditionnelle, l'orienteur reçoit une carte ; le terrain qu’elle représente ne lui est généralement pas familier. Il doit alors effectuer un circuit composé de plusieurs postes de contrôle appelés aussi balises. Pour les trouver le plus rapidement possible, l'orienteur doit suivre une démarche réfléchie, en trois phases : 1. une phase de repérage sur la carte (orientation de la carte, relation carte/terrain) ; 2. une phase de choix d'itinéraire. 3. une phase de réalisation de l'itinéraire. En compétition, les points de contrôle doivent être visités aussi vite que possible. Pour y parvenir, l'orienteur doit élaborer un itinéraire en s'aidant de sa carte pour rejoindre au plus vite le prochain poste. La difficulté réside dans le choix de cet itinéraire, un itinéraire trop compliqué ou trop long peut faire perdre du temps. Il doit aussi gérer sa vitesse (une vitesse de course trop élevée empêche la lecture de carte et diminue la capacité de réflexion, une vitesse de course trop lente fait perdre du temps). On dit que la course d'orientation est une activité sportive pour la tête et les jambes.

 

 

UNE COMPÉTITION

Je me rends compte que le relais, c'est une course. et que nous on parle de course lente. or, dans une course, il y a au moins deux équipes. là, on a pas pensé à ça. peut-être qu'il faut réintroduire la notion de compétition (puisqu'elle est très présente à l'univ, en médecine, dans les concours comme l'agreg, dans l'évaluation permanente à laquelle sont soumis les étudiants). à voir quel enjeu on propose :
- constituer la plus grosse équipe possible en faisant circuler le baton auprès du plus grand nombre de gens possible (l'enjeu serait la constitution de l'équipe)
- constituer l'équipe la plus diverse possible (l'enjeu serait la transversalité)
- constituer le plus beau, le plus gros, le plus grand, le plus lourd, le plus léger, le plus précieux, etc. baton (dans le cas ou le baton est transformé par chaque porteur)
- faire parcourir au baton le plus de km (dans le cas où il faut faire faire quelque chose au baton)
dans ce cas, on n'aurait pas le droit, une fois qu'on a porté un baton, de porter l'autre.
au final, le jour de la cérémonie, on rejoue ces deux passations à l'issue desquelles on fait, nous aussi, leurs louanges : on décrète que telle équipe est celle qui est la plus grosse, telle équipe celle qui a parcouru le plus de km, etc.
Mais cette notion de compétition peut aussi être une bonne piste pour que les gens s'engagent dans la circulation du baton.

      J'aime pas l'idée d'équipe ci-dessous, je trouve que ça déplace le problème (représentation et circulation) sur autre chose (compétition et surtout "entre-soi"). En plus ça donne un côté kermesse ou fort boyard que j'aime pas trop.

      - parmi les rituels humains qui perdurent, il y a le jeu. c'est rassembleur. personnellement je trouve assez sain de situer la compétition sur un terrain de sport, entre des gens consentants, plutôt que dans le travail, les études, la vie en général. je ne parle pas des supporters, mais des joueurs eux-mêmes. je ne parle pas non plus des aspects spéculatifs et financiers de certains sports contemporains. j'aime beaucoup regarder du sport, pas pour la compète, mais parce que le beau jeu, c'est beau. hand-ball, tennis, athlétisme, échecs, poker, rugby, je vous fais pas toute la liste. bon, et puis jouer, j'adore aussi.

    - si on veut penser à des jeux plus proches de quelque chose de sacré (qu'on soit pour ou contre) : rodéos (comme les indiens), courses de taureaux dans les rues, corridas, danses sacrées, etc : rituels.

    - une fois (en film) j'ai vu un grand rassemblement mongol, dans un cirque (une vallée entourée de collines), tous portaient des habits de fête (très colorés) et ils faisaient des choses contre/avec des chevaux. entre danse, union, combat, domptage. c'était magnifique. le jeu rassemble la communauté humaine autour de deux éléments de survie : l'homme et son animal associé.

    - le jeu à mon avis c'est un des rituels qui fabriquent une société. il ne s'agit pas de penser à une kermesse ou à fort boyard, mais à des démonstrations d'habileté, de force, de ruse, d'intelligence entre les hommes.

    - le rituel, dans la mesure où il rassemble une communauté d'humains, ça veut dire que forcément, sur le revers, il exclut ceux qui ne font pas partie de cette communauté. c'est un entre soi, quoi.

    - si on prend le carnaval, par exemple, même dans tout son aspect de renversement des valeurs, il ne faut pas oublier qu'il est là pour asseoir l'ordre établi : si on donne au peuple, une semaine ou une journée, le droit de moquer le roi, c'est pour qu'il ne le fasse pas le reste de l'année. et je repense au STAPS, qui nous disait que les jeux antiques étaient reliés à la politique, tout comme le développement des "sports de masse", sous la troisième république, étaient liés à la promotion du suffrage universel (parce que "les masses" ne viennent pas seules à la démocratie, il faut leur inculquer, pour qu'elles adhèrent au système politique en cours.

    - pour la compétition : ça m'aurait intéressé de réfléchir à des manières de détourner l'aspect compétitif, mais ça m'intéressait aussi de le questionner, parce qu'à l'université, ils préparent quand même des concours (agreg, etc.), il y a des systèmes de co-optation très forts (si t'as pas de bonnes relations après ta thèse tu trouves jamais de poste d'enseignant), bref : on n'est pas dans un système si joli joli comme on voudrait nous le faire croire.

sinon, ok pour ne faire qu'un bâton et pour virer l'aspect jeu

    Je crois que cette circulation doit rester loin d'une compétition

Voir les tableaux de Roger Cailloix : j'avais lu ça étudiante et ça m'a marqué

Je crois qu'on penche plus vers le simulacre (puis vers le vertige à cause de l'alcool durant l'after) en tout cas on sera loin du sport de combat

Reste que pour faire circuler le bâton comment faire pour que les participants doivent user de ruses et de leurs atouts????

 

Des jeux et des hommes, Roger Cailloix
Des jeux et des hommes, Roger Cailloix

DISCUSSION INSATISFAITE

- faire une course de relais lente, du 23 janvier au 5 avril

- un seul bâton alors, qui passe de main en main.

- Inventer, avec l’aide des économistes, un système d’échange – de compliments, de paroles, d’éloges… dont le bâton est le témoin. « Ils se sont rencontrés, je suis témoin que quelque chose a circulé entre eux » (dit le bâton). A l’intérieur chacun met des choses, poèmes etc. ? (évocation de l’âne voyageur de S. Wilks) > faut un bâton qui attire l’œil, qui intrigue, faut que les gens se promènent avec partout où ils vont, chacun une journée (ou trois jours) ?

- Chacun de nous, au sein de son atelier, peut organiser une ou plusieurs cérémonies de passage de relais, chacun à sa manière.

- Chacun qui reçoit le bâton (d’un représentant d’une autre discipline) doit donner en échange un objet de sa discipline, histoire qu’il y ait un échange ?

- Doivent-ils se raconter à ce moment-là leurs passions personnelles et/ou s’échanger des listes de mots « vernaculaires » chacun de sa discipline (y compris le ménage, l’accueil, etc.), chacun devra donc s’emparer des mots de l’autre pour écrire un éloge de la discipline de l’autre pour la cérémonie ? Serait-ce ça les poésies vernaculaires ?

- L’objet doit se charger, faut que les gens y croient – comme de porter la flamme olympique…

- Il peut être pris en charge par des individus ou des groupes, dont les individus deviennent représentants.

- Garder une trace de la circulation du bâton en y intégrant un GPS ?

- Tenir un blog qui retrace tout ça au fur et à mesure ? (base vie virtuelle ?)

- Par rapport à une cérémonie (film ethno) où les gens crachent sur un objet qui circule en disant tout ce qui va mal. Intégrer un moment comme ça dans la cérémonie, où on se décharge du négatif, avant de faire les éloges ?

- Chacun choisit le lieu où il remet le bâton au suivant, un lieu qui fasse sens ? On y installe des QR-codes qui renvoient aux pages du blog ?

 

- « faire circuler un bâton » me semble peu parlant… dire d’abord que nous mettrons en place « un rituel d’échange entre différents pôles et différents niveaux hiérarchiques de l’université, échange d’objets, de savoirs, de reconnaissance, de symboles »

- « système d’échange » à la place de rituel

- Trouver un nom spécifique pour cet objet qui le rende mystérieux – un objet qui pourrait tenir du bâton mais pas que, qui pourrait avoir des excroissances, dont l’utilité/l’usage seraient incertains… exemple de l’Odradek de Kafka, objet banal et étrange, inanimé ou vivant, on ne sait pas trop

- Inventer en même temps une légende pour notre objet ?

- Un acronyme à partir de Système d’Echange etc., ce qui donne SESDHUPPI.

En simplifiant, on arrive à SECI (système d’échange de choses inconnues) ou CECI (chose échangeable contre (de l’) inconnu)…

 

- Besoin d’introduire le hasard dans la circulation. de quel droit on décide à leur place où le bâton doit aller ? du coup quel intérêt de cartographier ses déplacements ? on fera la carte qu’on veut…

mais le but c’est pas la carte, c’est que quelque chose circule !

- Partir de leurs envies d’échanges, avec qui avez-vous envie d’échanger ? ou bien : ou n’êtes-vous jamais allé ?

- Étudier, déjà, la circulation existante des « valeurs » (savoirs, compétences, objets, travail) au sein de l’univ

- Faire une carte à trois couches : circulations existantes / circulations que nous créons via les ateliers / circulation du bâton témoin (qui symbolise donc les autres circulations plutôt que de les impulser – donc on peut décider de sa trajectoire, à partir de la liste des volontaires qui s’inscrivent).

- Faut qu’on accompagne tout, le bâton, les prises de paroles, c’est nous qui sommes dépositaires de tout ce qui sera dit.

 

-Introduire là-dedans l’argument des petits pas et la quête de savoir avec sa marge d’erreur. Réunir les différentes facs pas parce que c’est sympa de se réunir, mais parce que les savoirs ( inclus les pratiques – ménage etc.) se fondent les uns sur les autres  (notre circulation pourrait être motivée par une telle recherche (infinie) du savoir premier ? (chaque discipline nous dit plus ou moins être aux fondements de tout… et les techniciens sont bien aussi à l’origine de ce que font les chercheurs, ex. sans branchements électriques pas de calculs d’ordinateur…))

 

- Comme il y a les échanges qui existent à l'université (qui restent à étudier)

pourquoi le bâton ne suivrait pas ce cheminement là?

alors il représenterait en image ce qui existe mais qui est invisible : c'est sensé.

Il mettrait en valeur symbolique ce qui existe, il existerait pour pointer du doigt cela.

- On ne peut pas imposer une circulation à ce bâton (ni horizontale ni verticale) : ça ne servirait à rien.

- Faire circuler le bâton simplement comme un relais entre volontaires finalement je trouve que c'est un peu trop "bon enfant" dans le sens que cela va donner une belle image de l'université et puis c'est tout.

- ya pas encore de vraie solution je trouve. On s'approche en tous cas c bien.

 

 

pourquoi pas un certificat à chaque passation?
pourquoi pas un certificat à chaque passation?
Si on proposait une circulation à tous ceux que l'on a rencontrés personnellement + ils choisissent chacun une personne de leur choix qui est témoin pour le passage et qui n'est pas de leur UFR. 

Le passage aurait lieu 2x par semaine. Ce qui ferait environs 26 passages/rituel + 26 personnes non rencontrées