Lors de nos réunions, lors de l'écriture surgissent des idées, des envies loufoques ou sérieuses qui ne seront pas réalisées
LES BOUGIES
Illumination du rond point de l'université
UN GÂTEAU D'ANNIVERSAIRE
Un soir et un instant bien précis, tous les habitants allument leur télé sur la même chaîne tout en éteignant toutes les autres lumières : L’éteignage fait alors office de souffler les bougies.
LE REPAS DANS LA SALLE DES SQUELETTES
Cette idée est fantastique. Le repas est un temps cérémoniel (on vient même de le classer à l'unesco) un repas c'est le banquet de Platon, c'est le partage de Prométhée et Zeus qui se repartissent la viande pour les hommes, les os pour les dieux. Les squelettes, des vanités, « memento mori », la nourriture, c'est « carpe diem » et les deux vont ensemble, eros et thanatos.
LE FLIPPER D'ARISTOTE
No comment !
LE CRI
Il s’agit de proposer à tout l’amphithéâtre/salle de cour de crier le plus longtemps possible.
LA MULTIPLICATION DES COLONNES
si l'intervention dans le Hall de lettre devient un projet collectif dans ce lieu, j'aimerai multiplier les colonnes (côté caverne qui apparait) projet démesuré mais jouable
LA TRIANGULATION
wiki raconte cette très jolie histoire :
Si l'on veut mesurer la distance entre deux points B et C, l'opération consiste à prendre un point de référence A, puis de mesurer les angles que font les droites
(AB) et (AC) par rapport au Nord, ce qui donne l'angle (BÂC).
Six cents ans avant l'ère chrétienne, Thalès mit au point cette méthode pour évaluer la distance d'un bateau en mer à la côte. Pour avoir une mesure approximative de
cette distance, il plaça deux observateurs A et C sur le rivage, éloignés d'une distance b connue. Il demanda à chacun d'entre eux de mesurer l'angle que faisait la droite le reliant au bateau B
avec celle le reliant à l'autre observateur.
Ce procédé, répété de proche en proche, a été utilisé par Delambre et Méchain de 1792 à 1798 pour mesurer la distance entre Dunkerque et Barcelone (environ 1 147 km)
sur le méridien de Paris, ce qui permettra la première définition pratique et officielle du mètre en 1799.)
UN STUDIO PHOTO AMBULANT
un fond bleu
un parapluie (j'ai)
une lampe de jardin (j'ai)
deux pieds (un pour la lampe un pour l'appareil photo)
une pancarte "studio photo"
des roulettes
LA FÊTE INVISIBLE
"Allez, on ne va pas mourir. Pas encore. Les sables sont amis. Et les chaleurs si douces. Les mains qui les caressent salueront la nouvelle saison. La cinquième, l'égarée. La suspendue. Celle de la fête invisible qui quelque part a déjà commencé. Derrière la montagne. Dans les rires. Le vent. Et le soleil. Ce coup entre les bandes de nuages." Alain Freixe, Dans les Ramas, 2007
La fête invisible, pourquoi ?
Pour que vous nous posiez la question. Pour que d’autres vous la posent. Pour commencer par créer un halo de mystère, comme on dessinerait un cercle de silence autour de ce qui va s’inventer. Car nous ne savons rien, à l’heure actuelle, de ce qui sera au cœur de cette fête. Et même si nous allons employer toutes nos énergies à inventer son cadre, à faire son lit, nous ne pouvons programmer la fête en elle-même : nous ne pouvons commander à l’acte spontané, à l’état de grâce joyeuse.
" L'art ne vient pas se coucher dans les lits qu'on a faits pour lui. Il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom. Ce qu'il aime c'est l'incognito, ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle. " Jean Dubuffet
- Je réagis ici car "fête invisible" c'est rédhibitoire, il n'est pas possible pour eux (à l'université) de présenter un projet dit "invisible" même s'il s'infiltre avec justesse à l'université.
- FÊTE INVISIBLE moi je trouve ça vraiment très beau
est-ce qu'on ne pourrait pas prendre le temps de construire une sorte d'argumentaire solide pour ce titre, pour leur expliquer que ça s'appelle "fête invisible" parce que justement ce sera vivant
partout, et pas uniquement dans le visible?
quelque chose comme ça? avec des références biblio et tout ? je pense qu'il y a assez de trucs solides dans l'art contemporain pour étayer cette idée, depuis les dérives situs, en passant par
filiou, le collège invisible ... - comme une force de résistance, qui est partout à la fois - et c'est ça qui fait sa force, son impact.
- La notion d'invisibilité dans ce cas, pour moi, évoque quelque chose qui est de l'ordre de la résistance et de la permanence. Résistance comme un réseau qui se construit dans l'ombre
(dans l'ombre des directives gouvernementales sur l'université).
- Permanence parce que ce qui est invisible est diffus, diffusé dans chacune des personnes qui veut bien s'approprier cette résistance. L'invisible relie les initiés (même s'ils sont 35000). Ce
qui est invisible ne se voit pas, certes, mais ce qui est invisible se perçoit, se sent, se devine. L'invisible crève les yeux, en quelque sorte.
- "La fête invisible", c'est le temps de préparation de la fête : janvier, février, mars, avril 2012. Quelque chose qu'on ne peut saisir mais qui, pour peu qu'on y soit attentif, traverse tout,
infiltre tout, et finit par être très visible, puisque présent partout. Le feu qui couve et que nous alimentons dans les différents ateliers, l'énergie grandissante du printemps que tout le monde
sent mais que personne ne voit encore. Une énergie qui se déploie le temps d'un soir (le 5 avril, pour la cérémonie), qui a la force fracassante de l'éphémère, mais qui laisse aussi des traces :
le souvenir de chacun, un service de vaisselle en céramique, une série de photographies originales, des batons de parole, une fresque qui raconte la création du monde vue par la science. Des
vestiges. Des restes symboliquement investis par le souvenir de chacun qui a participé.
L'art, quand il intervient au service d'autres disciplines pour marquer un événement, est souvent quelque chose de très visible, matériel. Les 1% demandent du pérenne, l'art des ronds-points.
C'est souvent très difficile de fabriquer une pièce qui puisse être réinvestie par la communauté humaine qui la fréquente. On érige des monuments pour la mémoire. Mais ces monuments, parfois, au
lieu de faire vivre la mémoire, sont sa pierre tombale.
Je pense au travail de Jochen Gerz, le monument de Sarrebruck : il descelle clandestinement tous les pavés de la place devant l'ancien QG de la Gestapo et inscrit sous chacune d'entre elle le nom
d'un cimetière juif. C'est un monument invisible mais d'une force qui personnellement me renverse. Ce que l'on cache vit dans les corps. Ce que l'on tait circule entre les hommes avec une grande
force.
Depuis notre formation en 2003, avec interim, nous ne travaillons pas l'art dans sa solidité pérenne (nous n'apposons pas d'oeuvres en façade pour masquer ou embellir une réalité qui déplait).
Nous cherchons plutôt à faire varier le regard que nous portons sur les choses, à titiller l'oreille, à questionner les pratiques que nous avons de certains territoires.
Dire d'une fête qu'elle est invisible l'étend dans l'espace, l'étend dans le temps. Quand a-t-elle commencé ? Jusqu'où ira-t-elle ?
- invisible comme le titre du livre d'italo calvino "les villes invisibles"
« Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et
toute chose en cache une autre. […] Son secret est dans la façon dont la vue court sur des figures qui se suivent comme dans une partition musicale, où l’on ne peut modifier ou déplacer aucune
note. »
« Il existe dans les villes une architecture visible porteuse d'une mémoire "plastique" et identifiable en tant que telle, marquée par le temps, les guerres, les
changements. Ce sont toutes les infrastructures qui la caractérisent. Il existe aussi dans les villes une architecture invisible, masquée par les parcours individuels des hommes qui l'ont
traversée. À une mémoire collective se mêlent des souvenirs personnels qui la modifient. Car les hommes qui vivent dans les villes sont porteurs de l'une et l'autre mémoire. En somme, ils
inscrivent à travers leur parcours quotidien des signes invisibles qui finissent par modifier physiquement l'architecture de la ville elle-même. C'est par le regard qu'ils posent sur elle que la
ville peu à peu se transforme et se construit. »
http://calounet.pagesperso-orange.fr/extraits/villes_calvino.htm
j'ajoute que cela ne veut pas dire que nos œuvres seront invisibles puisqu'elles existeront et seront réalisées
- il a aussi le mot fête
voir Robert Filliou (1026-1987) : « la fête permanente » ou « eternal network »
crée avec goerges Brecht suite à « la cédille qui sourit »
« L'artiste doit se rendre compte qu'il fait partie d'un réseau plus vaste, de la "Fête Permanente“ qui l'entoure partout et ailleurs dans le monde. Pour changer, nous allons aussi annoncer des fêtes, des noces, et des divorces comme spectacles, et aussi bien des débats judiciaires, des funérailles, le travail dans les usines, des tours de ville, […] »
exemple : lors d’une expo à dusseldorf : le catalogue donne les adresses où tous les gens pouvaient aller plutôt que de venir à la galerie. Il y avait les bars de la ville, la gare, le cimetière, l’opéra derrière chaque carton.
FOIRE AU TITRE ?
Rigueur délirante
Protocole instinctif
Parcours diffus
Etudes de surface
Feuillets volants
Flèches d'itinéraires
Fusées nonchalantes
= ça va donner des choses comme rigueur volantes, protocole de surface, parcours d'itinéraires, feuillets nonchalants, études délirantes, flèches diffuses, fusées instinctives... un truc assez dadaiste.
célébration préparée
célébration lente
lente apparition, brusque disparition (ouh! ça, ça va leur plaire!)
begin party
le bal des 35 000
cérémonie exponentielle
science, sang, con, science
fête progressive
feria universalis
fiesta universalis
caresme prenant (=carnaval en vieux françois)
célébration profane
célébration diffuse
dionysos underground
INTERIM #4 : LIBRE CIRCULATION