Voici le lieu des oublis, des doutes et des querelles
LA GUERRE
mes chéris
aucune herbe ne pousse sous mon pied
tel un attila non guerrier, je parcours les steppes sur mon cheval fougueux, cherchant un abri pour mon esprit fatigué et mon corps fourbu
la crise est violente autour de nous dans le monde
j'en suis effarée
parfois j'ai peur de la guerre
depuis qu'Ella est née, j'y pense beaucoup
mais aussi comment font les gens
plus de fric
plus de boulot
méprisés de tous les côtés
nombreux, nombreux
j'hallucine
des fois je me dis le drame n'est pas loin
La guerre, la crise. Ca change rien du tout mais je trouve souvent qu'on a du bol de pas être complètement dedans, ailleurs et avant c juste invivable. C'est triste
de penser qu'on a une veine pas croyable.
En ce moment, je pense à des braves travailleurs qui placent leur petit capital à la banque pour essayer de mettre du beurre dans les épinards. Ils sont transformés
en criminels par d'autres qui spéculent avec leur fric sur la bouffe de populations qui vivent un peu plus loin....
Ca me renverse.
L'IDENTITÉ DE L'UNIVERSITÉ NE SE RÉDUIT PAS À LA SOMME DES IDENTITÉS DE SES PARTIES.
ACTIFS À l'UNIVERSITÉ = 1/5 des habitants de nantes ça m'impressionne!
L'UNIVERSITÉ :
- une de plus anciennes institutions humanistes au monde (je crois après la bibliothèque)
- un lieu où l'on apprend à penser contrairement aux instituts ou écoles ou on apprend un métier qui est censé nous propulser vers le monde du travail (je ne parle pas des écoles d'art)
- une institution menacée justement pour ces raisons-là, car non rentable sur le marché du travail, non productive (de nos jours, nivellement européen, baisse de fonds, réduction de postes,
conditions misérables pour les étudiants, ruine des campus, etc)
- le lieu de mon émancipation (en Roumanie, j'ai eu à 18 ans une bourse qui me permettait de vivre tout en étudiant dans une grande ville loin de ma famille, plus d'autres avantages : accès à des
bibliothèques incroyables, statut ouvrant des droits, rencontres, etc)
- l'amère révélation que j'ai eu en 5e année de lettres de comprendre que j'étais dans une usine à profs et qu'il n'y avait pas d'autre issue possible à laquelle l'université pouvait prétendre de
te préparer vis-à-vis de la société et (toujours) du monde du travail. Il pourrait y avoir d'autres issues, mais c'était à toi de les chercher, quitte à devoir suivre un autre enseignement
spécifique après toutes ces années
- la chose qui m'a permis d'avoir une légitimité aux yeux de la législation française concernant les étrangers (mon inscription à l'université équivalait à l'obtention du statut "étudiant",
sésame d'une relative "pax administrativae"
- l'université est pour moi un service public, je la vois un peu comme la poste, l'hôpital ou les chemins de fer, un service à la portée de tous (Si je suis venue en France c'est parce que je
pouvais payer 150 euros de frais d'inscription, moins cher qu'un mariage blanc). Justement, comme service public, au même titre que les autres, elles est menacée de se faire engloutir par un
système privé libéral imposant ses lois mercantiles.
Je suis le personnel de l'université de nantes !!!!!!
Bon, j'ai encore raté une étape?
Tout l monde est au courant ?
On y est tous !!!
On a demandé une adresse interim et on en a 7 pour le prix d'une !!!!
comment accéder à cette boite mail par contre?
LE MOT ÉQUIPE N'EST PAS UN MOT VIDE
Décider du cadre : le cadre c'est le concept général d'une intervention interim, c'est un appareil base-vie/propaganda/fête qu'on adapte à un
contexte. (...)
Se soumettre au cadre :
A partir du moment où on a décidé
ENSEMBLE d'un cadre conceptuel et/ou thématique ensuite il faut s'y soumettre. Le terme soumission est choisi
exprès. C'est pas : on le fait si on veut,
on s'y soumet. C'est vivable par chacun, seulement si on est ok ensemble sur le cadre au départ, sinon
ça va pas c'est trop violent.
Je crois que ici précisément, c'est la question du collectif et de l'individu.
Digression sur la soumission de l'individu au groupe :
En regardant un tas de truc sur les rituels lorsqu'ils sont des actions sociales (une équipe d'artistes, c'est une société, des individus dans un groupe), j'étais frappé par la dimension
coercitive de ces rituels, comment ils marchent comme un
forçage, je cite: "Le principe de vie triomphe, mais moyennant une part de sacrifice. La
part de sacrifice, c'est le secret des formes liturgiques et rituelles. Pourquoi ces formes imposées ? Tout simplement : les rites sont un forçage qui amène le fidèle a dépasser son cas, à
découvrir sa propre plainte dans celle de l'humanité, à sacrifier ainsi quelque chose de lui-même en se reconnaissant parmi les autres. La marque généalogique de la culture et bien la voilà :
permettre à chacun d'entrer dans un discours universel, c'est-à-dire qui ne soit pas : moi, moi, moi. " Pierre Legendre - La fabrique de l'homme Occidental - dans la première (vers la minute 54)
des 4 émissions de radio qui sont downloadable ici :
http://avantderniereschoses.blogspot.com/2008/03/la-fabrique-de-lhomme-occidental-pierre.html
voir les rites initiatiques Baruya hyper sévères et douloureux (
http://videotheque.cnrs.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=1193&rang=2 et
http://videotheque.cnrs.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=1919&rang=1 cliquer visionner au dessus des photos)
que je conclut dans ma tête avec une phrase de Bourdieu : "Les gens adhèrent d'autant plus fortement à une institution que les rites initiatiques qu'elle leur a imposé ont été plus sévères et
douloureux" et là on ne pense plus forcément aux Baruya mais à l'entrainement des légionnaires, au travail intense en math sup / math spé, aux bizutages, ou je pense à mon père quand il préparait
le concours de l'ENA.
Voilà, moi je crois que comme nous sommes plus ou moins très individualistes on comprend plus cette dimension de sacrifice qu'il y a dans un groupe, et que c'est pour ça qu'on sort jamais du
collage de projets individuels. La question du travail à plusieurs, elle commence par envisager cette part de sacrifice, même si c'est pas marrant et même si ça va à l'encontre de ces
sacro-saintes libertés et singularités que nos profs d'art et nos parents 68ards nous ont enseigné.
Équipe, ça veut dire décider ensemble et répartir les rôles, ça veut pas dire mini-dictature du prolétariat :
On peut pas décider comme ça pour les autres. (...)
D'autre part, c'est pas parce qu'on travaille en équipe qu'il faut que tout parte n'importe comment. Sur un plateau de théâtre, tout le monde va pas se mettre à régler les lights, c'est le
bouleau du technicien lumière, pas celui des comédiens.
(...)
Moi j'aime travailler avec des concepts précis et serrés, j'aime pas qu'on y foute le bordel, mais je veux quand même que quelqu'un d'interim me dise régulièrement : attention : si tu vas par là
tu loupes le coche, tu oublies ceci, ou c'est pas
vraiment symbolique, ou même laisse moi faire cette partie ce sera mieux.
Je veux qu'on puisse trouver ça.
(...)
Il faut aussi dire que je pense malgré ma sortie sur la soumission qu'il faut garder un certain plaisir et la joie de travailler ensemble bordélique et tout, c'est l'os d'interim.
Enfin pour revenir sur cette histoire d'équipe, je pense que c'est pas réaliste de vouloir marcher à 8 sur toutes les parties, ça va juste être le carnage, faut qu'on prenne des parties en charge
chacun, en duo, en quatro, peut-être qu'on s'assigne des rôles et des places...
(...)
je ne sais pas quoi penser de l'histoire du dépassement et du sacrifice… je trouve ça un peu louche… quand on a envie de faire des choses ensemble ça se fait plus
simplement que ça, je trouve, sans communauté sacrée.
(...)
Si c'est de cette soumission et violence que tu parles, je suis d'accord, c'est très dur de se sentir concerné mais dépassé et incapable. L'autre soumission dont tu parles moi me fait peur : je
n'ai pas eu de parents 68ards moi ni été encouragée vers la liberté, bien au contraire. Je n'ai aucune envie de travailler dans la douleur et ce type de contrainte que tu dessines ! Je comprends
dans le fond le besoin de ritualisation ou alors et de se tenir dans un cadre que l'on a tracé ensemble pour créer des choses cohérentes et ne pas perdre la force. (...) Je pense qu'il y a
pourtant d'autres manières de rester dans le cadre que nous aurons tracé ensemble d'emblée : on peut se parler franchement et dire si on ne
comprend pas ou on n'est pas d'accord (on se l'est promis) et par exemple que l'on vote nos projets (collectifs, individuels, binome, trinomes). (...)
Concernant les projets individuels/collectifs, ce dont je suis sûre c'est que je ne pourrais pas participer à un projet collectif que je ne ressens pas comme important ou nécessaire ou bien.
Je ne veux pas faire pour dire que je fais. Encore une fois, je suis pour le vote. (Vous aurez compris, je suis une frustrée du vote, comme je n'ai pas le droit en France et Gaël refuse de
voter, on s'engueule à chaque élection comme des scélérats pour ça)
Je suis plus pour la position d'assistant sur le projet d'un autre (...)
Je crois fortement aux projets collectifs "historiques" d'interim : base-vie & propaganda (...)
Et si pour chaque projet collectif il y avait un membre interim qui en était responsable? Il trancherait là où les votes seraient pas suffisants, il driverait les propositions des autres,
imposerait un dead line, un format, récolterait des données et en ferait un objet. Je pense que pour qu'un projet collectif marche il faut une ligne (un os ) mais pas le même partout (un
squelette de mutant fait de tous nos os). A cette soumission-là je souscris volontiers !
1) à mon avis ça fait très longtemps qu'on doit parler du fond dans interim. du fond de notre art et du fond de notre organisation. (...)
parler aussi de ce que j'appellerais "le problème d'entente" (...) parce que je crois que ça a créé une zone de silence dans le groupe. (un squelette dans le
placard d'interim).
2) ce que je dis quand je dis "on va le faire tout collectif ce truc", c'est la manifestation d'une forme de panique de ma part qui dit : "hola, personne ne
plaque, on finit ce dossier et une fois que ça c'est fait on remet tout à plat". je suis très énervée, même si d'accord avec le fond, par le coup de poing de séverine qui dit, en gros : on
fait ça comme je veux sinon je m'en vais. pour moi c'est un chantage qui me rend assez violente, d'autant que c'est une pensée que je porte depuis longtemps, l'envie de sortir du collage, et
que je me sens conne de jamais avoir su l'imposer alors que c'est quelque chose en quoi je crois très fort. donc vous voyez ça remet aussi en question ma "discrétion" et mon manque de
confiance en moi : je devrais savoir ouvrir ma gueule et parler fort mais j'y travaille.
ce qui me fout les boules, aussi, c'est que c'était la première fois que je me mettais à fabriquer concrètement des projets collectifs parce que je voulais
transformer mon désir en réalité au lieu de chercher à l'imposer théoriquement dans des discussions où de toutes façons on se coupe tout le temps. (...)
3) je ne crois pas trop à "tout le monde fait tout", contrairement à ce que mon mail précédent avait l'air de dire. je crois à une répartition des tâches, avec
des "chefs" et des "sous-chefs". à moins qu'on ne veuille vraiment travailler l'anarchie mais pour le moment on n'est pas là-dedans je pense.
(...)
D'UN CÔTé je trouve que on est graves de faire tout un patacaisse comme ça (même si j'aime bien), on a fait un dossier interim à nous 8 explosés dans l'espace et les turpitudes, en un temps
record et par internet, c'est pas du gateau, si? je trouve qu'on s'en est hyper bien sortis même si ça aurait pu être plus fluide, admettez quand même qu'on frôle le miracle. C'est
normal alors cool Raoul
DE L'AUTRE CÔTé, la nuit je dors moyen et je rêve qu'on se marie tous ensemble, les uns après les autres, chacuns dans une pièce dans un grand versailles plein de glaces qui fondent et de
cabinets géants remplis d'objets ouzbeks, de bijoux en barbe de vieillard, et de tentes de nomades multicolores (Ramona il faudra un jour que je te raconte le rêve que j'ai fait où vous
dansiez des danses roumaines avec Dora (qui volait) et vos costumes, c'était trop beau)
Tout va bien je vous dis!